Dans cette collection, le mot crack devient une matière brute, un fil conducteur où se mêlent fragilité, audace et rupture. Il ne s’agit pas seulement de la fissure, mais de ce qui transparaît à travers elle une lumière, une rébellion, une essence. Crack résonne avec l’indifférence d’une société figée dans ses standards, mais aussi avec l’appel profond à l’authenticité, à ce que l’on est au-delà des regards.

Les personnages qui peuplent cette série sont abstraits, décalés, parfois grotesques, souvent poétiques. Ils incarnent cet être qui refuse de se soumettre à l’uniformité. En bas, une foule compacte les observe, juge, ricane, murmurant qu’ils ont “craqué”, qu’ils ont osé se détacher du moule. Mais cette moquerie, ce regard distant, reflète davantage une peur : celle de reconnaître en eux un miroir, une vérité étouffée par le poids du conformisme.

Le personnage principal, par son apparente absurdité, devient un symbole. Il est celui qui ose dévoiler la richesse de sa singularité, malgré les jugements. Car l’extraordinaire n’est pas dans l’adhésion au commun, mais dans la force de s’en détacher. Ce qui semble brisé ou marginal n’est pas une faiblesse, mais un éclat, une brèche qui laisse passer l’infini.

À travers Crack, l’artiste Karim Rhrich interroge une époque où les identités s’effacent derrière des carcans sociaux et vestimentaires. Cette œuvre est une célébration de l’unicité, une invitation à regarder au-delà des apparences et à se réapproprier ce qui fait de nous des êtres uniques. C’est une ode à la liberté intérieure, un cri silencieux, une affirmation que ce qui semble craqué est souvent ce qui contient le plus de vie.